mardi 25 septembre
Nous avons fait un repérage hier et avons prévu de déjeuner à AIRE sur ADOUR juste avant le pont. Nous ne voulons pas être en retard car Anne et Martine doivent prendre un train à Pau à 15h50.
Donc nous partons à 7h30 tapantes du camping pour rejoindre LELI-LAPUJOLLE et retrouver notre GR. Mais grâce à l'i phone de muriel nous trouvons un raccourci qui nous fait gagner environ 2,5 kilomètres. De plus nous marchons entre des champs de maïs très plats et finalement nous sommes à Aire sur Adour à 11 heures.
Nous marcherons donc jusqu'au lac du Broussau et déjeunerons après. 
Tout de suite après le déjeuner Muriel et Bénédicte embrassent les deux voyageuses et reprennent le chemin. C'est très plat et nous avançons vite bien que ce soit un peu monotone.
Un élevage de canard nous distraie un peu. ce sont des canards de 3 mois. La fermière les achète à un jour (en principe tous des mâles) les élève et les vend pour le gavage.
Les champs de maïs ne sont pas moissonnés et font une haie de chaque côté du chemin.
Nous nous sentons un peu seules depuis le départ de Martine et Anne et sommes contentes de revoir les marcheurs qui nous ont doublés alors que nous déjeunions. Ils marchent à leur rythme et en sont encore à la pause matinale à deux heures de l'après-midi. Il est vrai qu'ils sont partis à 10 heures d'Aire sur Adour et qu'ils ont pris le temps d'y faire le tour de marché. Nous discutons avec eux et nous réjouissons de savoir que nous nous retrouverons au gîte ce soir. Nous les quittons en leur disant que nous leur ouvrons le chemin.
En fait nous ne retrouverons jamais nos marcheurs. En effet à environ 1,5 kilomètres de Miramont, Muriel reçoit un appel de l'hospitalier annonçant qu'il ne veut pas nous héberger le soir même. Il est 15h45. Ses raisons sont tellement peu convaincantes qu'il lui en faut plusieurs :
1 - Il a vu Michel en voiture donc nous ne marchons pas. Muriel lui dit que nous sommes en train de marcher sur le chemin près d'arriver.
2 - Nous avions réservé pour 5 et ne sommes que 3. Elle lui répond que nous avons prévenu dès que nous avons pu que deux marcheuses étaient obligées de rentrer plus tôt que prévu.
3 - Nous avons une glacière et ne voulons pas partager le repas avec les autres. Perplexe elle répond que rien n'est décidé.
Bref ce monsieur ne veut pas discuter, il ne veut pas de nous. Il n'hésite pas à nous mettre en difficulté en annulant à la dernière minute un hébergement alors que la route déjà parcourue nous interdit d'aller plus loin.
Nous appelons Michel pour comprendre ce qui se passe. Michel nous répond que l'hospitalier a été complètement incorrect en disant que nous étions des "profiteurs et des tricheurs". Il a pris soin de le menacer:"j'ai un réseau, je vais les prévenir, j'espère que vous allez vous ramasser plusieurs fois."
Nous sommes choquées et interloquées mais vu l'heure et puisque c'est notre dernière journée de marche, nous vérifions le temps qu'il nous faut pour rejoindre la Région Parisienne et décidons malgré l'inconfort de prendre la route sans douche et sans repos préalable de laisser tomber Miramont et de rentrer directement ce soir. C'est, morts de fatigue et déçus que notre chemin se termine cette année sur une note si triste, qu'à 23h30 nous arrivons à Vélizy.
Entretemps nous avons vérifié ce que le guide "MIAM MIAM DODO" disait de ce gîte. Il n'y a aucune mention disant qu'il est réservé aux marcheurs. La décision de ne pas nous accueillir est donc gratuite.
Cet hospitalier peut méditer ce chant d'ouverture et de tolérance de Laurent CRZYBOWSKI sur un texte de Claude BERNARD :
"Des milliards de chemins,
Mais un seul pour chacun,
Chemin d’amour, qui fait grandir,
Chemin qui trace un avenir."
A moins qu'il ne relise le chapitre 6 de Saint Luc dans lequel Jésus dit à ses disciples "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés".
De notre côté nous sommes en colère que l'on laisse des gens si prompts au jugement des autres accueillir les pélerins mais nous sommes décidés à nous souvenir de tous les gens formidables que nous avons vus plutôt que d'encombrer notre esprit avec des petitesses.
saluons quelques pélerins qui ont la même idée que nous. Le temps de quelques photos (toujours ces belles façades en bois),
de la visite de l'église pour mettre un cierge et prier saint Jude, nous continuons jusqu'à Claverie où un petit chemin de terre accueille la volvo et les pique-niqueurs.
Après le déjeuner Bénédicte marche jusqu'à la petite chapelle sainte Quitterie à Lanne Soubiran puis demande à Michel de venir la chercher. Martine et Muriel mettrons deux heures et demie à rejoindre le camping de LELIN-LAPUJOLLE.

Michel fera traverser la ville à Anne et Bénédicte jusqu'au lieu du pique nique nommé Monplaisir mais où nous avons une discussion pas très agréable avec un fermier qui nous reproche de nous être installés non loin de ses tracteurs sur un terrain non clos qui lui appartient. Nous lui proposons de partir ce qui le calme un peu mais il nous répète trois fois que nous ne devons pas nous installer chez lui sans demander... Cela ne nous incite pas à traîner et nous regardons trois fois derrière nous pour être certains de ne pas avoir oublié un mouchoir en papier ou un plastique.
Jusque là nous avions plutôt des champs cultivés mais l'abord de la Garonne doit être propice à l'élevage. A Condom, nous voulons prendre le temps d'admirer la cathédrale. Le choeur entouré de sculptures de pierre est vraiment superbe.
L'ambiance musicale porte à la prière. 
et qui se situe à 1000 kilomètres exactement de Saint Jacques. Les suisses rencontrés hier soir au gîte déjeunent à quelques mètres de nous. Ils ont choisi le soleil, nous l'ombre et l'appui des montants du pont. Finalement ce hameau portant le nom d'inquiétude ne nous a pas porté malheur. Il paraît qu'il y avait un peu plus loin un lieu dit l'espérance, probablement que cela compense. Muriel nous a laissés peu avant le déjeuner. Elle s'offre un après-midi de vacances chez des amis et nous rejoindra directement à Montréal.
La petite église de Routges offre un abri à Bénédicte et Anne que Michel va venir récupérer tandis que Martine finira à pied jusqu'à Montréal du Gers. Le gîte Compostella est tenu par une allemande ancienne marcheuse. La propreté est méticuleuse. Nous regrettons que les toilettes et les douches ne soient pas séparées. Deux douches/toilettes pour 15 pélerins, il ne faut pas avoir mangé trop de prunes sur le chemin!
et nous déposons notre caillou du jour et notre pensée pour notre marcheuse abstinente de Dijon sur le calvaire à la sortie du village.
. Là une délicieuse petite chapelle nous offre un rafraîchissement de l'âme avec une petite prière, l'ombre de son porche pour attendre Michel qui doit nous emmener au gîte et un rafraîchissement du corps puisque le cimetière just à côté est muni d'une arrivée d'eau avec un tuyau. Un peu d'eau sur la tête et nous voilà bien rafraichies!



La légende dit aussi que le visage d'Angéline, au fil des ans, ressembla de plus en plus à un chat et que ses oreilles se transformèrent en oreilles de chat.
Nous profitons de la vue en haut de la tour ronde sans oublier d'admirer la remarquable charpente
.
La tour octogonale et le cloître sont également remarquables.
Nous en rencontrons d'autres devant la chapelle, laquelle vaut bien une photo!
L'association qui anime la restauration de cette ruine a installé quelques tables et sert un café ou un rafraichissement aux visiteurs. Nous en profitons pour faire le tour et admirons le travail d'un artiste qui est en train de créer une crèche.
En repartant nous déposons nos cailloux de la journée sur un joli petit calvaire. L'après midi est chaude et même si la marche est facile nous apprécions l'eau d'un étang qui permet de mouiller le chapeau de Bénédicte pour qu'elle garde la tête au frais et Muriel en profite pour asperger tout le monde. Cela nous permet d'arriver fraîches à Lectoure.
En revanche on a prévu le repos des dormeurs : une affiche dans la chambre somme les ronfleurs de ne pas ronfler! Dans notre groupe plusieurs ont acheté des boules Quiès (publicité non rémunérée) ainsi le ronflement sonore devient un léger ron ron qui ne les empêche pas de dormir. Cela explique aussi qu'au réveil certaines parlent fort : Elles ont oublié d'enlever leurs boules et ne s'entendent pas.
Nous prenons une bonne demie heure pour en faire le tour et prier. Mais le cloître n'ouvre qu'à 9 heures et nous décidons de ne pas attendre pour nous lancer sur le chemin.
A Pommevic Michel et Anne ont trouvé un coin pique-nique idéal. Des marcheurs plus rapide que nous sont en train de terminer leur déjeuner. Ils nous libèrent la table, prennent le temps de nous photographier avant de reprendre le chemin. A part le vent un peu fort, le temps est idéal et c'est d'un bon pas que nous repartons. Notre Dijonnaise a remis ses sandales; ainsi elle change l'appui de ses pieds et espère avoir moins d'échauffement. En fait elle aura des ampoules à la place mais c'est son dernier jour de marche elle veut en profiter. Anne ne marche pas cet après midi. Outre la fatigue elle doit gérer les prunes de ces derniers jours et les pauses techniques sur le chemin ne sont pas faciles. C'est l'occasion d'échanger les recettes des marcheurs pour éviter de baliser le chemin avec des guirlandes de papier toilettes.
Les feuilles de chênes sont un peu petites,
les feuilles de maïs sont de bonnes taille mais un peu grattantes,
si on trouve des feuilles de tilleul elles ont un duveté appréciable;
L'une des maisons sert de cuisine salle à manger avec un coin repos en mezzanine, le tout donnant sur un petit jardin fermé dominant la Garonne.
son beffroi



A l'entrée de Moissac, nous prenons une variante pour éviter trois kilomètres de faubourgs en entrée de ville. Cela nous vaut une belle grimpette entre deux vergers de pommiers. Nous arrivons juste avant l'orage à l'ancien carmel où l'accueil des hospitaliers est comme toujours chaleureux et réconfortant. Les dortoires de 6 sont confortables et les sanitaires en nombre suffisant. 
Bénédicte se fait un bain de pied et nous n'avons pas le courage de redescendre pour visiter l'abbatiale d'autant qu'il est 6 heures et demie passées. Donc nous nous installons dans la cuisine réservée à ceux qui préparent leur repas et discutons avec un couple de Clamecy qui marche doucement en utilisant le service de portage de bagages. Notre fonctionnement les intéresse.
De la salle à manger où nous finissons notre petit déjeuner, nous voyons partir les premiers courageux. Le temps de lacer nos chaussures et nous voilà prêtes à marcher. Il est 8 heures et nous ne sommes pas les dernières. Le ciel est couvert mais il fait doux et cela nous permet d'attaquer notre première montée en douceur.
Sa place des halles avec encore une façade en bois, ses arcades, sa place pavée (en pavé du jura nous avoue un habitant) sa jolie église et même son "oeuvre d'art"
un peu bête nous ravit
A LABASTIDE MARNHAC nous avons la chance de pouvoir visiter l'Eglise et ses trésors. Elle est d'ordinaire fermée à cause des vols qui ont eu lieu mais, journée du patrimoine oblige, elle est ouverte. En revanche nous n'irons pas visiter l'ancienne école car l'heure tourne et nous devons retrouver Michel pour le déjeuner. Il est d'ailleurs prévu qu'il nous montre les photos qu'il aura pu faire dans la cathédrale de Cahors que nous n'avons pas pu visiter hier. Arrivées à Trigodina nous retrouvons bien Michel mais il nous annoce qu'il n'a pas pu visiter la cathédrale car elle était fermée! Une église fermée un dimanche cela ne nous paraît pas très logique, il n'a peut-être pas essayé toutes les portes.