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  • LELIN-LAPUJOLLE MIRAMONT-SENSACQ

    mardi 25 septembre

    Nous avons fait un repérage hier et avons prévu de déjeuner à AIRE sur ADOUR juste avant le pont. Nous ne voulons pas être en retard car Anne et Martine doivent prendre un train à Pau à 15h50.

    Donc nous partons à 7h30 tapantes du camping pour rejoindre LELI-LAPUJOLLE et retrouver notre GR. Mais grâce à l'i phone de muriel nous trouvons un raccourci qui nous fait gagner environ 2,5 kilomètres. De plus nous marchons entre des champs de maïs très plats et finalement nous sommes à Aire sur Adour à 11 heures.

    AIRE SUR ADOUR IMG_1169.jpgNous marcherons donc jusqu'au lac du Broussau et déjeunerons après. AIRE SUR ADOURIMG_1170.jpg

    Tout de suite après le déjeuner Muriel et Bénédicte embrassent les deux voyageuses et reprennent le chemin. C'est très plat et nous  avançons vite bien que ce soit un peu monotone.

    Un élevage de canard nous distraie un peu. ce sont des canards de 3 mois. La fermière les achète à un jour (en principe tous des mâles) les élève et les vend pour le gavage.AIRE SUR ADOURIMG_1175.jpg

    Les champs de maïs ne sont pas moissonnés et font une haie de chaque côté du chemin.

    Nous nous sentons un peu seules depuis le départ de Martine et Anne et sommes contentes de revoir les marcheurs qui nous ont doublés alors que nous déjeunions. Ils marchent à leur rythme et en sont encore à la pause matinale à deux heures de l'après-midi. Il est vrai qu'ils sont partis à 10 heures d'Aire sur Adour et qu'ils ont pris le temps d'y faire le tour de marché. Nous discutons avec eux et nous réjouissons de savoir que nous nous retrouverons au gîte ce soir. Nous les quittons en leur disant que nous leur ouvrons le chemin.

    En fait nous ne retrouverons jamais nos marcheurs. En effet à environ 1,5 kilomètres de Miramont, Muriel reçoit un appel de l'hospitalier annonçant qu'il ne veut pas nous héberger le soir même. Il est  15h45. Ses raisons sont  tellement peu convaincantes qu'il lui en  faut plusieurs :
    1 - Il a vu  Michel en voiture donc nous ne marchons pas. Muriel lui dit que nous sommes en train  de marcher sur le chemin près d'arriver.
    2 - Nous avions réservé pour 5 et ne sommes que 3. Elle lui répond que nous avons prévenu dès que nous avons pu que deux marcheuses étaient obligées de rentrer plus tôt que prévu.
    3 - Nous avons  une glacière et ne voulons pas partager le repas avec les autres. Perplexe elle répond que rien n'est décidé.

    Bref ce monsieur ne veut pas discuter, il ne veut pas de nous. Il n'hésite pas à nous mettre en difficulté en annulant à la dernière minute un hébergement alors que la route déjà parcourue nous interdit d'aller plus loin.

    Nous appelons Michel pour comprendre ce qui se passe. Michel nous répond que l'hospitalier a été complètement incorrect en  disant que nous étions des "profiteurs et des tricheurs". Il a pris soin de le menacer:"j'ai un réseau, je vais les prévenir, j'espère que vous allez vous ramasser plusieurs fois."

    Nous sommes choquées et interloquées mais vu l'heure et puisque c'est notre dernière journée de marche, nous vérifions le temps qu'il nous faut pour rejoindre la Région Parisienne et décidons malgré l'inconfort de prendre la route sans douche et sans repos préalable de laisser tomber Miramont et de rentrer directement ce soir. C'est, morts de fatigue et déçus que notre chemin se termine cette année sur une note si triste, qu'à 23h30 nous arrivons à Vélizy.

    Entretemps nous avons vérifié ce que le guide "MIAM MIAM DODO" disait de ce gîte. Il n'y a aucune mention  disant qu'il est réservé aux marcheurs. La décision de ne pas nous accueillir est donc gratuite.

    Cet hospitalier peut méditer ce chant d'ouverture et de tolérance de Laurent CRZYBOWSKI sur un texte de Claude BERNARD :

    "Des milliards de chemins,
    Mais un seul pour chacun,
    Chemin d’amour, qui fait grandir,
    Chemin qui trace un avenir."

    A moins qu'il ne relise le chapitre 6 de Saint Luc dans lequel Jésus dit à ses disciples "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés".

    De notre côté nous sommes en colère que l'on laisse des gens si prompts au jugement des autres accueillir les pélerins mais nous sommes décidés à nous souvenir de tous les gens formidables que nous avons vus plutôt que d'encombrer notre esprit avec des petitesses.

  • MANCIET LELIN-LAPUJOLLE

     

    lundi 24 septembre

    "pluie du matin n'arrête pas le pélerin."

    Nous quittons Manciet sous une petite bruine qui se dissipe au bout d'une petite heure. Dès que nous quittons le macadam le soleil se lève.

    Le chemin est plat et Saint Jude nous tient compagnie. Arrivées à Nogaro, nous prenons un café,NOGARO IMG_1151.jpg saluons quelques pélerins qui ont la même idée que nous. Le temps de quelques photos (toujours ces belles façades en bois),

    NOGARO IMG_1152.jpgde la visite de l'église pour mettre un cierge et prier saint Jude, nous continuons jusqu'à Claverie où un petit chemin de terre accueille la volvo  et les pique-niqueurs.

    sainte quitterie.jpgAprès le déjeuner Bénédicte marche jusqu'à la petite chapelle sainte Quitterie à Lanne Soubiran puis demande à Michel de venir la chercher. Martine et Muriel mettrons deux heures et demie à rejoindre le camping de LELIN-LAPUJOLLE.

    Nous passons un bon moment dans un bungalow assez confortable avec possibilité de dîner sur la terasse ce dont nous ne nous privons pas. Anne nous a offert du foie gras (encore!) qui accompagné d'un Montbazillac se laisse déguster.la solenilla.jpg

  • MONTREAL DU GERS MANCIET

    dimanche 23 septembre

    Le petit déjeuner servi entre 7 heures et 7heures et demie a été un peu avancé car Anna notre grand-mère de choc était prête et ne comprenait pas pourquoi nous attendions. Nous nous sommes là encore dit que malgré la chaleur de l'accueil le prix de l'hébergement était loin du cadeau, mais le petit déjeuner est digne d'un roi : yaourt, jus de fruit, pain grillé, beurre, confiture ou miel café ou thé de bonne qualité, lait chaud le tout à volonté.

    A 7heures 20 Pascale est prête à partir, elle nous appelle pour partager avec nous l'aube naissante. C'est ce genre de partage simple et beau qui fait la joie du chemin. à 7 heures et demie, Anna et sa nièce s'en vont. Nous avons laissé le numéro de portable de Michel au cas où elles auraient besoin d'aide sur le chemin mais la détermination d'Anna est telle que je suis certaine qu'au moment où elle demandera de l'aide, il vaudra mieux appeler les pompiers. Nous partons 10 minutes plus tard et les rattrapons au bout d'une bonne demie heure. Anna marche sans chapeau et sans bâton mais sûrement.

    Nous espérons avoir une messe à EAUZE mais nous y arrivons un peu avant midi et la messe est finie.Nous ne pouvons même pas visiter l'église car il y a un baptême.Nous pouvons juste mettre un cierge et faire une prière avant de ressortir. Eglise à Eauze.jpg

    Eauze.jpgMichel fera traverser la ville à Anne et Bénédicte jusqu'au lieu du pique nique nommé Monplaisir mais où nous avons une discussion pas très agréable avec un fermier qui nous reproche de nous être installés non loin de ses tracteurs sur un terrain non clos qui lui appartient. Nous lui proposons de partir ce qui le calme un peu mais il nous répète trois fois que nous ne devons pas nous installer chez lui sans demander... Cela ne nous incite pas à traîner et nous regardons trois fois derrière nous pour être certains de ne pas avoir oublié un mouchoir en papier ou un plastique.entre Eauze et Manciet.jpg

    Le chemin n'est pas trop difficile, il ne fait pas trop chaud et il y a un petit vent. Arrivés au Manciet nous allons devant l'église. Elle est fermée mais il y a un petit oratoire à droite de la grand porte qui permet de se recueillir. Le gîte "chez Mathieu" est juste là en sortant de l'église. C'est une très vieille maison retapée par des amateurs. Beaucoup de cachet mais pas forcément très pratique. A l'origine le propriétaire l'avait achetée pour lui puis un ancien hospitalier qui prenait sa retraite l'a convaincu d'accueillir des pélerins. La salle de bain avec toilettes intégrées sert pour 6 à 8 pélerins. Michel et Bénédicte ont une chambre à deux lits qui sont de vrais lits. Dans l'autre chambre 4 couchages fait de lits pliants ou d'apoint avec des matelas très fins. Muriel se couche sur son lit, compte toutes les lattes qui appuient sur sa colonne vertébrale et sent un disque lombaire bouger en se relevant. Elle prend le matelas, le met directement par terre et met la carcasse du lit pliant dans le couloir. Elle dormira mal car le matelas est très fin mais au moins elle pourra marcher demain. Les deux chambres sont chacune éclairée par une lampe de chevet rendant du 40W environ. Les draps sont fournis, les serviettes aussi (mais nous avons les nôtres et la maman du propriétaire qui nous accueille est d'une grande gentillesse. Elle veut même faire notre vaisselle alors que nous avons apporté notre repas. Nous sommes très gênés de tant de services rendus alors qu'au fond de nous, nous trouvons là encore le prix un peu excessif (15€ la nuit c'est le plus cher des gîtes de notre séjour). Cela n'entame pour autant pas notre bonne humeur et demain nous serons prêtes à repartir malgré la tempête qui a soufflé toute la nuit.

  • LA ROMIEU MONTREAL

    samedi 22 septembre

    Le petit déjeuner à La Romieu nous est servi sou l'oeil attentif du propriétaire. Très aimable et serviable, il nous donne pourtant l'impression d'un surveillant général et nous retrouvons une âme de lycéen avec presque envie de lui faire une blague de potache; L'idée que les marcheurs qui nous suivront pourraient en pâtir nous retient mais lorsqu'Anne se fait interpeller comme une collègienne parce qu'elle marche en sandales dans le dortoir, elle répond bien comme notre génération qui a eu vingt ans en 68 sait le faire et nous sommes confortés dan l'idée qu'il y a un peu de pion chez cet hospitalier.

    Nous repartons de Castelnau et ajuste avant d'arriver à CONDOM, nous voyons nos premièes vaches du séjour.

    VERS CONDOM IMG_1124(2).jpgJusque là nous avions plutôt des champs cultivés mais l'abord de la Garonne doit être propice à l'élevage. A Condom, nous voulons prendre le temps d'admirer la cathédrale. Le choeur entouré de sculptures de pierre est vraiment superbe.CONDOM IMG_1129.jpg

    condom orgue.jpgL'ambiance musicale porte à la prière. CONDOM IMG_1128.jpg

    Accueillies par un "alléluia" de Haendel", nous laissons nos âmes nous porter en écoutant un "AVE MARIA" de Shubert lorsqu'une grenouille de bénitier se met en tête d'aligner les bancs en leur donnant de grands coups de pied qui font un bruit d'enfer : Le charme est rompu, nous sortons.

    Il nous faut reprendre le chemin jusqu'au pont d'Artigue ce pont construit spécialement pour les pélerins pont d'Artigues.jpget qui se situe à 1000 kilomètres exactement de Saint Jacques. Les suisses rencontrés hier soir au gîte déjeunent à quelques mètres de nous. Ils ont choisi le soleil, nous l'ombre et l'appui des montants du pont. Finalement ce hameau portant le nom d'inquiétude ne nous a pas porté malheur. Il paraît qu'il y avait un peu plus loin un lieu dit l'espérance, probablement que cela compense. Muriel nous a laissés peu avant le déjeuner. Elle s'offre un après-midi de vacances chez des amis et nous rejoindra directement à Montréal.ROUTGES.jpgLa petite église de Routges offre un abri à Bénédicte et Anne que Michel va venir récupérer tandis que  Martine finira à pied jusqu'à Montréal du Gers. Le gîte Compostella est tenu par une allemande ancienne marcheuse. La propreté est méticuleuse. Nous regrettons que les toilettes et les douches ne soient pas séparées. Deux douches/toilettes pour 15 pélerins, il ne faut pas avoir mangé trop de prunes sur le chemin!

    l'accueil d'Anita est agréable et son mari Hervé propose un temps spirituel à l'église. Selon sa belle expression ce temps est "la douche de l'âme". Ce temps de partage proposé en trois langues (français, allemand, anglais) et multiconfessionnel est un beau temps d'échange et c'est un signe fort d'ouverture que le curé prête son église pour cette occasion. En revanche je suis un peu choquée par la disposition intérieure de l'Eglise : Devant le Saint Sacrement il y a des chaises disposées perpendiculairement à l'autel. Ce n'est pas facile pour ceux qui souhaitent se recueillir. Des prie-Dieu face à l'autel me sembleraient plus appropriés. Il est d'ailleurs dommage que ce soit cet endroit qui soit utilisé par l'hospitalier du Compostella pour son temps spirituel dans la mesure où les pélerins qui viennent ne reconnaissent pas tous la  sacralité du Saint Sacrement.

    Malgré tout nous profitons de ce temps pour repenser à tous ceux que nous avons croisés sur le chemin, dont les motivations sont diverses et dont nous espérons qu'il trouveront peut-être pas ce qu'ils sont venus chercher mais ce qui est bon pour eux. Je m'inscris toutefois en faux contre l'assertion d'Hervé qui nous affirme que nous existons parce que d'autres pensent à nous et je lui affirme que pour moi, j'existe parce que Dieu pense à moi et que Son Souffle me crée.

    Je suis aussi sceptique quant à son idée de faire attention à n'écraser aucune bête sur le chemin même pas un escargot pour préserver la vie. Il y a beaucoup à faire pour préserver la vie humaine à tous les stades et c'est pour moi beaucoup plus important que d'épargner les escargots.

    Ce temps de partage m'a finalement fait beaucoup de bien et les questions qu'il a soulevées en moi me tiendront lieu de méditation demain. Nous avons aussi été heureux de revoir Pascale. J'ai le regret  de ne pas avoir retrouvé dans ma mémoire les paroles de ce chant qui souhaite que Dieu garde notre ami dans la paume de ses mains jusqu'à la prochaien rencontre. Je l'aurai bien proposé a la fin de ce temps de partage. Je me promets de l'envoyer à Hervé dès que je serai de retour.

    Que la route s'ouvre à ton approche
    Que le vent souffle dans ton dos,
    Que le soleil réchauffe ton visage,
    Que la pluie ruisselle dans tes champs,
    Et que, jusqu'à la prochaine rencontre,
    Dieu te garde dans la paume de ses mains (bis)


    Paroles récitées :

    Elle :
    Prends la route sans attendre
    Ami, frère ou étranger.
    Ecoute le murmure du blé qui lève,
    Il est plus fort que le fracas des murs qui s'écroulent…

    Lui : Prends la route sans attendre
    Les défis du monde sont dans tes mains.
    Choisis de grandir, de prendre la parole,
    Aujourd'hui c'est déjà demain…

    Que la route s'ouvre à ton approche
    Que le vent souffle dans ton dos,
    Que le soleil réchauffe ton visage,
    Que la pluie ruisselle dans tes champs,
    Et que, jusqu'à la prochaine rencontre,
    Dieu te garde dans la paume de ses mains (bis)

    Il est temps de rentrer au gîte, d'y préparer notre pique-nique puisqu'il n'y a pas de cuisine à disposition des marcheurs. Néanmoins Anita veille à ce que nous puissions avoir une table et des chaises et que nous soyons confortablement installées. Après le dîner nous nous préparons rapidement pour la nuit. Là encore nous avons une seule lumière au plafond pour nous sept. En effet nous partageons la chambre avec Anna et sa nièce Liliane. Ana a autour de 80 ans. Elle est arrivée vers 6 heures morte de fatigue pouvant à peine parler. Elle s'est étendue une heure environ, a pris sa douche et nous l'avons entendu pendant le repas tenir la conversation de toute la table. Elle se couche, pose sa tête sur l'oreiller et nous ne l'entendons plus jusqu'à 6 heures le lendemain.

  • LECTOURE LA ROMIEU

    vendredi 21 septembre

    Il y a un petit raccourci par la côte de Pébérets pour rejoindre le GR directement en partant du gîte sans repasser devant la cathédrale. Heureusement que nous l'avons visitée hier. Nous partons vers 7h45. Nous avons vu partir Pascale alors que le soleil n'était pas encore levé. D'ailleurs il ne se lèvera pas tout de suite. Les nuages persistent et le vent souffle bien. Quelques gouttes se mettent à tomber que nous essayons d'ignorer puis nous nous décidons à sortir nos pélerines. Anne n'a pas la sienne, Muriel lui en prête une et marche vite jusqu'au prochain croisement avec une route goudronnée où Michel peut apporter le matériel qui manque. Arrivée au croisement, évidemment il ne pleut plus, nous sommes en nage car il y a eu une petite montée et sous les pélerines il fait chaud. Anne décide de se mettre à l'abri dans la voiture jusqu'au déjeuner.

    A MARSOLAN nous admirons dans l'église le magnifique buffet d'orgue dans le choeur Marsolan.jpg

    marsolan calvaire.jpget nous déposons notre caillou du jour et notre pensée pour notre marcheuse abstinente de Dijon sur le calvaire à la sortie du village.

    A Montravail nous trouvons un petit chemin de terre avec talus où nous nous installons pour déjeuner. Le vent souffle peut-être comme le chante AKEPSIMAS est-ce le souffle de Dieu:

    1 - Souffle imprévisible, Esprit de Dieu,
    Vent qui fait revivre, Esprit de Dieu,
    Souffle de tempête, Esprit de Dieu,
    Ouvre nos fenêtres, Esprit de Dieu !

    En attendant il fait voler nos assiettes en carton et nos verres en plastique! Nous qui voulions faire civilisé et ne pas manger directement nos salades dans la barquette, nous sommes tentés de revenir à la méthode rustique.

    En espérant que le vent soufflera dans notre dos, nous reprenons le chemin vers Castelnau sur l'Auvignoncastelnau.jpg. Là une délicieuse petite chapelle nous offre un rafraîchissement de l'âme avec une petite prière, l'ombre de son porche pour attendre Michel qui doit nous emmener au gîte et un rafraîchissement du corps puisque le cimetière just à côté est muni d'une arrivée d'eau avec un tuyau. Un peu d'eau sur la tête et nous voilà bien rafraichies!

    A la Romieu nous sommes logés dans un ancien couvent réaménagé pour accueillir des marcheurs. On nous annonce deux dortoirs en fait il s'agit d'une grande pièce séparée par un rideau.LA ROMIEU IMG_1109.jpg

    8 dormeurs d'un côté, 10 de l'autre. Les lits sont simples et non superposés et chacun a une table de nuit mais pas de lumière individuelle. L'éclairage électrique a dû être longuement pensé : Il s'agit de néons au plafond, les deux dortoirs s'allument simultanément et l'interrupteur est sur minuterie. Impossible de l'éteindre avant 10 minutes une fois allumé. Comme il faut traverser tout le dortoir pour aller au toilettes, personne ne ferme les volets ce qui évitera aux incontinents de réveiller tout le dortoir pendant au moins 10 minutes, 20 dans le cas où il n'aurait pas réussi à rejoindre son lit dans le temps prévu. Comme nous partageons le dortoir avec le groupe d'Olivier que nous croisons depuis Lauzerte, cette particularité nous fera partager des fous rires. Ce détail mis à part les sanitaires sont confortables, la cuisine destinée aux marcheurs bien équipée et nous la partageons avec un couple de suisses et un autre d'habitants du coin qui s'entraînent avant d'attaquer les pyrénnées.

    LA ROMIEU est aussi le village des chats grâce à la légende d'Angéline :

     

    En l'an de grâce 1338, dans un village de Gascogne appelé LA ROMIEU,  vivaient heureux Vincent et Mariette. Ils travaillaient dur, lui était bucheron et sa femme faisait des fagots. Avec les volailles, le cochon, les légumes et les fruits du jardin, la table était garnie. Ils étaient mariés depuis 3 ans, lorsque Mariette mit au monde une petite fille qu'ils appelèrent Angéline. Hélas Vincent fût écrasé par un arbre qu'il abattait. Mariette, inconsolable, se laissa dépérir et deux mois plus tard, elle fût trouvée morte, tenant Angéline dans ses bras.
    La petite fût recueillie par une voisine, et grandit avec ses enfants comme leur soeur. Angéline montrait une grande attirance pour les chats. Il y en avait toujours 2 ou 3 autour d'elle qui, la nuit, dormaient dans son lit. Elle partageait souvent son écuelle avec eux.CHAT1.jpg

    L'an 1342 et les 2 années suivantes, l'hiver fut rude, et le printemps et l'été si pluvieux qu'il ne fut pas possible d'ensemencer les champs. Il s'ensuivit une grande disette et malgré la distribution par le seigneur Arnaud d'Aux des réserves de la Collégiale, les habitants de LA ROMIEU n'eurent bientôt plus rien à se mettre sous la dent. Ils pensèrent alors aux chats, si nombreux dans le village, et en firent de la gibelotte.chat4.jpg

    Les parents d'Angéline, sachant combien elle les aimait , acceptèrent qu'elle garde un chat et une chatte, à condition de bien les cacher, car les voisins ne demandaient qu'à leur tordre le cou. Angéline enfermait donc le jour les 2 minous dans le grenier, et la nuit les laissait sortir pour chasser. Mais la famine s'accentuait et beaucoup de villageois mouraient. Angéline et ses parents subsistaient péniblement, en récoltant des racines dans les bois, quelquefois des champignons. Très amoindris, ils purent néanmoins, surmonter cette triste période et des temps plus cléments permirent enfin de récolter de quoi vivre.

    Mais à LA ROMIEU, où les chats avaient disparu, les rats avaient proliféré au point de menacer les récoltes. Angéline, avec des précautions infinies, avait pu cacher ses chats et ils avaient eu plusieurs portées. C'était une vingtaine de greffiers qui s'ébattaient dans le grenier.
    Les villageois se lamentaient devant les dégâts causés par les rats. C'est alors qu'Angéline annonça qu'elle allait lâcher une vingtaine de chatons que les habitants pourraient adopter. chat2.jpg
    Les rats disparurent rapidement et c'est ainsi qu'Angéline sauva LA ROMIEU d'un nouveau malheur.

    angeline.jpgLa légende dit aussi que le visage d'Angéline, au fil des ans, ressembla de plus en plus à un chat et que ses oreilles se transformèrent en oreilles de chat.

    C'est en écoutant une grand-mère raconter à ses petits enfants la légende des chats d'Angéline, qu'un sculpteur Orléanais aujourd'hui décédé, Maurice SERREAU, eut l'idée de la faire revivre en déposant des sculptures de chats autour de la place.
     
    Avant d'aller prendre un rafraichissement à la terrasse d'un café où nous nous sommes fait raconter la légende d'Angéline, nous avions pu visiter la magnifique collégiale de La Romieu et son cloître.
    LA ROMIEU IMG_1112.jpgNous profitons de la vue en haut de la tour ronde sans oublier d'admirer la remarquable charpenteLA ROMIEU IMG_1111.jpg.
    LA ROMIEU IMG_1115.jpgLa tour octogonale et le cloître sont également remarquables.
     
     
  • BARDIGUES LECTOURE

    Jeudi 20 septembre

    Cette fois nous sommes debout à l'aube. Il nous faut être prêtes à partir à 7 h 20 pour que Michel nous dépose à Bardigues là où se  sont arrêtées hier les trois courageuses puis il doit revenir au gîte, charger la voiture et aller à Moissac où notre dijonnaise a un train à 9 heures moins 10. Nous lui disons au revoir avec émotion et partons. L'avantage de partir tôt c'est que nous profitons de l'aube avant même le lever du soleil.P1030515.JPG

    P1030513.JPGPuis nous voyons le soleil se lever sur la plaine de la Garonne; enfin une fois le brouillard levé! P1030514.JPG

     

    Il fait frisquet et nous relançons la polémique sur la température. Une fois que tout le monde a donné son avis entre 8° et 12°, Anne sort son i phone et le verdict tombe : 4°. Arrêtons de traiter Martine qui a froid aux mains de frileuse!

    Pour lutter contre le froid nous marchons d'un pas vif, rythmé par un chapelet que nous disons en pensant aux parents d'un jeune qui a choisi de quitter la vie.

    A ce train là nous sommes vite à Saint Antoine où nous cherchons de l'oeil des marcheurs rencontrés hier mais ils doivent déjà être partis.ST ANTOINE IMG_1101.jpg Nous en rencontrons d'autres devant la chapelle, laquelle vaut bien une photo!

    Saint jude nous accompagne pendant encore quelques kilomètres et nous nous arrêtons pour voir les ruines de Flamarens. Pendant cette pause nous recevons sur téléphone des nouvelles de notre dijonnaise : Elle marche dans sa tête avec nous et surtout elle prie avec nous. Nous nous sentons vraiment accompagnées. Et nous nous faisons doubler par le groupe de Saint Antoine. L'un marche  en claquette. Lorsque nous lui demandons s'il n'a pas trop mal aux pieds, il nous répond que ses pieds sont dans sa tête et il reprend la tête de son groupe. Chapeau bas!Flamarens.jpg

    flamarens ruine.jpgL'association qui anime la restauration de cette ruine a installé quelques tables et sert un café ou un rafraichissement aux visiteurs. Nous en profitons pour faire le tour et admirons le travail d'un artiste qui est en train de créer une crèche.

    Un peu après Pourrin nous retrouvons la volvo dans un petit chemin. Cette fois, pas de gîte, pas de table, pas de banc, la terre est vraiment basse. En revanche le temps est agréable, ni trop chaud ni froid. Nous saluons les marcheurs qui nous doublent et continuons vers Lectoure.

    Petite pause à CASTET-ARROUY où les fresques de l'église sont encore assez visibles.eglise Castet .jpg

    calvaire Castet.jpgEn repartant nous déposons nos cailloux de la journée sur un joli petit calvaire. L'après midi est chaude et même si la marche est facile nous apprécions l'eau d'un étang qui permet de mouiller le chapeau de Bénédicte pour qu'elle garde la tête au frais et Muriel en profite pour asperger tout le monde. Cela nous permet d'arriver fraîches à Lectoure.

    L'arrivée à Lectoure se fait facilement. Nous passons par la cathédrale Saint Protais Saint Gervais, discutons avec des passants qui sont ravis de voir des pélerins et arrivons à l'étoile Occitane. 

    etoile occitane.jpg

    Le gîte est une maison particulière et la propriétaire a mis le rez de chaussée et le premier étage à disposition des pélerins.  Au premier étage les sanitaires ont été refait pour être confortables et adaptés aux 14 pélerins potentiels que peut accueillir le gîte dans deux chambres d'environ 12 m2 pour celle de 6 places et 14 m2 pour celle de 8 places. Lits superposés, pas de lumière individuelle, pas beaucoup d'aération dans la chambre de 6 qui donne sur un patio; ce patio en plus répercute dans la chambre tous les bruits du rez de chaussée y compris ceux des casseroles qui sont rangées vers 22h30 au moment où ceux qui ont 8 heures ou plus de marche ont envie de dormir.

    silence.jpgEn revanche on a prévu le repos des dormeurs : une affiche dans la chambre somme les ronfleurs de ne pas ronfler! Dans notre groupe plusieurs ont acheté des boules Quiès (publicité non rémunérée) ainsi le ronflement sonore devient un léger ron ron qui ne les empêche pas de dormir. Cela explique aussi qu'au réveil certaines parlent fort : Elles ont oublié d'enlever leurs boules et ne s'entendent pas.

    La gentillesse de l'accueil de la propriétaire fait passer sur ce genre de détails mais pour la première fois depuis le début de notre séjour, nous nous posons la question des critères pour le prix de la nuitée. Lorsque nous sommes partis de Vezelay il y a 5 ans, il était facile de trouver des hébergements à 10 € la nuit et un petit déjeuner à 3 €. Depuis Le Puy il y a 2 ans nous comptions 12 € la nuit en dortoir et 4 € pour le petit déjeuner. L'année dernière nous étions à 12,50 € la nuit en dortoir et toujours 4 € le petit déjeuner. Cette année les premiers gîtes étaient à 14 € la nuit mais les prestations étaient très confortables. Nous avons l'impression que le prix fixé par l'hospitalier n'est vraiment pas en rapport avec le confort offert. Aucun petit déjeuner à moins de 5 € mais là encore pour le même prix nous pouvons avoir un café délavé, du pain un peu de beurre avec de la confiture maison mais fermentée et un jus d'orange "top budget" ou bien yaourt, fruits, jus d'orange, pain, parfois grillé, beurre confiture ou miel.

    Cela ne nous empêche pas de profiter de la gentillesse offerte et du partage avec les autres marcheurs. A l'étoile Occitane nous échangeons avec Alexandre et Pascale qui resteront dans nos pensées pour le reste du chemin.

  • MOISSAC AUVILLARS BARDIGUES

    mercredi 19 septembre

    8 heures, nous quittons l'ancien carmel pour aller voir l'abbatiale.moissac3.jpg

    moissac1.jpgNous prenons une bonne demie heure pour en faire le tour et prier. Mais le cloître n'ouvre qu'à 9 heures et nous décidons de ne pas attendre pour nous lancer sur le chemin.moissac2.jpg

     

     

    Moissac P1030475.JPGJuste le temps de quelques photos pour immortaliser des oeuvres "d'art" d'n genre différent.

    C'est le chemin de halage qui a notre préférence plutôt que le chemin des crêtes. Anne et Bénédicte craignent les montées et descentes, Bénédicte la dijonnaise ne dit rien certaine que quel que soit le chemin elle aura mal aux pieds. Aujourd'hui elle teste ses chaussures de marche comme tous les matins mais avec d'autres chaussettes. Un progrès toutefois par rapport à l'année dernière : en marchant avec son lombostat elle n'a pas mal au dos!

    Une distraction à la sortie de Moissac fait que nous ne trouvons pas le chemin de halage. Nous voilà sur la route nationale en direction de Valence. Un coup d'oeil sur la carte et le groupe  se sépare en deux. Anne et les deux Bénédicte décident de continuer sur la nationale environ 2,5 kilomètres, jusqu'au prochain pont qui leur permettra de récupérer le chemin de halage. Martine et Muriel qui marchent vite tentent de repartir en arrière environ 800 mètres pour prendre dès maintenant le bord du canal. Mal leur en prend car elles tombent sur des barbelés et ne voulant pas retourner jusqu'au centre de Moissac elles repartiront elles aussi sur la nationale jusqu'au pont.

    P1030487.JPGNous voilà enfin sur le chemin de halage et à un moment nous avons le canal sur notre droite et un réservoir de la Garonne sur notre gauche : Majestueux!P1030480.JPG

    Ce chemin plat est vraiment reposant et propice à la méditation. Anne nous demande ce que nous faisons avec nos cailloux qu'elle nous voie ramasser et déposer sur les calvaires. Nous lui expliquons que ces cailloux portent nos intentions et qu'en les déposant au pied de la croix nous les confions au Christ. C'est l'occasion de lui parler de Saint Jude et de la neuvaine que nous faisons pour qu'elle trouve la paix et la confiance notamment grâce au règlement de la succession de son mari. Elle nous demande de ne pas prier pour elle mais pour son fils et pour qu'il construise une vie de famille. Nous orientons aussitôt notre prière en ce sens et confions chaque matin un caillou à Michel pour qu'il s'y mette aussi!

     

    Pommevic.jpgA Pommevic Michel et Anne ont trouvé un coin pique-nique idéal. Des marcheurs plus rapide que nous sont en train de terminer leur déjeuner. Ils nous libèrent la table, prennent le temps de nous photographier avant de reprendre le chemin. A part le vent un peu fort, le temps est idéal et c'est d'un bon pas que nous repartons. Notre Dijonnaise a remis ses sandales; ainsi elle change l'appui de ses pieds et espère avoir moins d'échauffement. En fait elle aura des ampoules à la place mais c'est son dernier jour de marche elle veut en profiter. Anne ne marche pas cet après midi. Outre la fatigue elle doit gérer les prunes de ces derniers jours et les pauses techniques sur le chemin ne sont pas faciles. C'est l'occasion d'échanger les recettes des marcheurs pour éviter de baliser le chemin avec des guirlandes de papier toilettes.

    La nature aidant la nature on peut si on a le temps récolter des feuilles.

    chêne.jpgLes feuilles de chênes sont un peu petites,

    celles de chataigniers un peu trop lisses, chataignier.jpg

     

    maïs.jpgles feuilles de maïs sont de bonnes taille mais un peu grattantes,

    les feuilles de fougères ont une belle dentelle mais trop de trous,fougères.jpg

     

     

    tilleul.jpgsi on trouve des feuilles de tilleul elles ont un duveté appréciable;

     

     

    Pour les feuilles de "Lotus", on est prié de se munir d'un sachet pour les remporter avec soi.

     

    La route est facile jusqu'à AUVILLARS et trois courageuses continuent jusqu'à Bardigues tandis que Michel Bénédicte et Anne s'installent au gîte communal. Ce sont deux maisons anciennes réunies par un patio. Auvillars.jpgL'une des maisons sert de cuisine salle à manger avec un coin repos en mezzanine, le tout donnant sur un petit jardin fermé dominant la Garonne.

    L'autre maison offre des sanitaires et des chambres de 2 à 6 personnes. Le tout joliment arrangé et très propre. Confort assuré avec lave-linge et lave-vaisselle. Du grand luxe à un prix raisonnable.

    Même avec la fatigue, nous prenons le temps une fois les douches prises d'aller voir ce charmant petit village avec ses halles rondes,Auvillar centre.jpg

     

     

    Auvillar.jpgson beffroi

     

     

    et ses jolies rues moyen-âgeusesAuvillar 2.jpg

  • LAUZERTE MOISSAC

    mardi 18 septembre

    Petit déjeuner soigné au gîte où nous découvrons que l'hôte est aussi souriant que sa femme et son petit déjeuner aussi riche que son accueil.

    Avant même le départ Anne immortalise un magnifique lever de soleil18sept P1030471.JPG

    A 8 heures, nourries et chaussées, nous prenons le chemin. Petite montée jusqu'à Lauzerte que nous traversonsLAUZERTE IMG_1074.jpgLAUZERTE IMG_1069.jpg

     

     

     

    puis de nouveau une autre montée en haut de laquelle nous soufflons en contemplant le paysage.

    18sept P1030474.JPGDes marcheurs venant du même gîte que nous, nous rejoignent et nous échangeons quelques mots. Yolande est pasteur évangélique et nous aimons sa réflexion sur les difficultés de la vie :" Lorsqu'une de mes filles me téléphone pour me demander mon avis je lui dit de chercher ce que veut le Seigneur". Nous échangeons une petite joute sur l'Evangile mais arrêtons vite la discussion lorsqu'elle lance une attaque contre les catholiques et leur culte de Marie. Nous repartons, ne laissant derrière nous que quelques fleurs froissées, quelques herbes couchées qui bientôt auront retrouvé leur superbe.

    Dans la jolie chapelle Saint Sernin, nous trouvons des feuilles proposant une neuvaine à Saint JUDE patron des causes desespérées. Chaque jour pendant neuf jours il faut prier saint Jude en récitant six fois la prière ci-dessous puis utiliser tous les moyens à notre disposition pour faire connaître Saint Jude.saint Jude.jpg

     Béni soit le Coeur Sacré de Jésus.
    Béni soit le Coeur Immaculé de Marie.
    Béni soit Saint Jude Thaddée de par le monde et pour l'éternité.

    Ô glorieux apôtre Saint Jude, fidèle serviteur et ami de Jésus, l'Église vous honore et vous invoque universellement comme patron des cas désespérés. Priez pour moi si malheureux. Je vous en supplie du plus profond de mon coeur, servez-vous en ma faveur du grand privilège que vous avez d'apporter un secours visible et rapide à ceux qui vous invoquent.
    Venez à mon secours et soulagez ma misère. Obtenez-moi l'aide et la grâce du Bon Dieu dans toutes mes difficultés et en particulier ...... (demandes particulières).
    Faites en sorte que je sois du nombre des élus et obtienne le salut éternel.
    Je vous promets, ô Saint Jude, de me souvenir toujours de la grande faveur que vous m'accorderez. Toujours je vous honorerai comme mon patron et mon protecteur. En signe de reconnaissance, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour développer votre dévotion et vous faire connaître comme le patron des causes désespérées.
    Amen.

    La situation d'Anne nous paraît être une bonne cause et nous commençons notre neuvaine.

    Un peu plus loin nous trouvons au détour du chemin des fruits à notre disposition "donativo". Ravies nous prenons quelques prunes et des melons pour le déjeuner en mettant notre offrande dans la boîte. Ce système du "donativo" qui repose sur la confiance mutuelle entre l'offrant et le prenant, est une belle chose mais il se perd et nous constatons que de plus en plus l'accueil des pélerins est un commerce. Dommage...Il est vrai que les livres vantant les mérites de ceux qui font tout le chemin pour un euro par jour oublient souvent de vanter les mérites de ceux qui ont financé cet exploit tout au ong du chemin et qui n'ont pas forcément envie de financer 150 pélerins par jour tous les jours de l'année. Il faut bien vivre!

     Nous avançons assez vite sur ce chemin aux montées faciles et courtes et voulons marcher jusqu'à Saint Martin avant de déjeuner. Néanmoins Anne  se fait récupérer à DURFORT-LACAPELETTE. Elle s'essouffle vite et doit se ménager si elle veut tenir les 10 jours de marche.

    A Saint Martin la propriétaire du gîte nous propose gentiment de nous installer dans son jardin pour pique-niquer. Son mari vient discuter avec nous. Il est anxieux devant son âge(il a 60 ans deux filles de 9 et 6 ans et sa femme est anglaise) mais il est surtout amer devant les difficultés qu'il rencontre tant avec les hôtes qu'il reçoit et qui, d'après lui, ne respectent rien, qu'avec l'administration et le fisc qui lui prennent son bénéfice. Persuadé que la vie qui lui reste à vivre est courte, il veut tout lâcher pour partir loin. Malgré sa mauvaise image des marcheurs, il est très gentil et serviable avec nous et nous repartons d'un pied lèger (sauf Bénédicte qui essaye aujourd'hui les sandales avec chaussettes mais ne sait pas quoi faire pour éviter de s'échauffer la plante des pieds) grâce au confort qu'il nous a offert. Notre espoir est qu'après notre passage il ne mettra plus tous les pélerins dans le même sac. D'un côté certains pélerins prônent un pélerinage strict, entièrement à pied en portant son barda; d'un autre côté les pratiques sans gêne de certains ternissent l'image de tous les marcheurs.

    Le chemin est à tout le monde, aux bien portants comme aux fatigués et chacun choisit sa charge, sac lourd ou intentions pour les autres. C'est ce que dit Brigitte une marcheuse plusieurs fois croisée et qui répond à Yolande notre pasteur évangélique lorsqu'elle l'entend critiquer la légéreté de nos sacs.

     

    MOISSAC IMG_1076.jpgA l'entrée de Moissac, nous prenons une variante pour éviter trois kilomètres de faubourgs en entrée de ville. Cela nous vaut une belle grimpette entre deux vergers de pommiers. Nous arrivons juste avant l'orage à  l'ancien carmel où l'accueil des hospitaliers est comme toujours chaleureux et réconfortant. Les dortoires de 6 sont confortables et les sanitaires en nombre suffisant. ancien carmel 1.jpg

    Nous retrouvons Olivier notre compagnon de repas d'hier et son groupe ainsi que les évangélistes et deux marcheuses que nous suivons depuis Lauzerte.

    MOISSAC IMG_1079.jpgBénédicte se fait un bain de pied et nous n'avons pas le courage de redescendre pour visiter l'abbatiale d'autant qu'il est 6 heures et demie passées. Donc nous nous installons dans la cuisine réservée à ceux qui préparent leur repas et discutons avec un couple de Clamecy qui marche doucement en utilisant le service de portage de bagages. Notre fonctionnement les intéresse.

  • LASCABANES LAUZERTE

    lundi 17 septembre 2012

    lascabanes.jpgDe la salle à manger où nous finissons notre petit déjeuner, nous voyons partir les premiers courageux. Le temps de lacer nos chaussures et nous voilà prêtes à marcher. Il est 8 heures et nous ne sommes pas les dernières. Le ciel est couvert mais il fait doux et cela nous permet d'attaquer notre première montée en douceur.

    P1030466.JPGDès la dissipation des nuages le soleil chauffe bien et nous allons essayer de marcher au maximum le matin pour ne pas trop souffrir de la chaleur de l'après midi.P1030469.JPG

    Après avoir révisé entre nous toutes les plaisanteries sur MONTCUQ, nous laissons Michel visiter ce charmant village et prenons la variante qui nous fait économiser 2 à 3 kilomètres.

    Arrivés à BERTY une habitante nous indique obligeamment une petite enclave sur la route où nous pourrons garer la volvo et nous asseoir sur des pierres pour pique-niquer tranquillement avec la vue sur la plaine. Les pélerins que nous avons doublés et qui nous ont redoublés depuis ce matin passent devant nous et partagent quelques bonbons. A la sortie de Berty il y a deux pêchers sauvages et un chapeau servant de panier, voilà le dessert de ce soir tout trouvé. requinquées par le déjeuner et les pêches, nous reprenons le chemin jusqu'à LAUZERTE.les figuiers.jpg

    Au gîte les figuiers nous sommes accueillies par un verre d'eau glacée à la violette. Ce n'est que le début de l'accueil chaleureux de la propriétaire du gîte. Les chambres sont spacieuses, les lits confortables et chacun muni d'une table de nuit avec petite lampe, les douches séparées des toilettes sont d'une propreté reluisante.

    Une fois douchées nous retrouvons des forces pour aller visiter Lauzerte.

    façade Lauzerte.jpgSa place des halles avec encore une façade en bois, ses arcades, sa place pavée (en pavé du jura nous avoue un habitant) sa jolie église et même son "oeuvre d'art"Lauzerte.jpg un peu bête nous ravit

     

    L'hotesse fait table d'hôte mais met à la disposition de ceux qui le désirent une cuisine à part et se met en quatre pour que notre table soit aussi confortable que la sienne. Muriel est enfin arrivée et un marcheur d'un autre groupe "qui soigne son porte monnaie" se joint à nous pour le dîner. Nous partageons le fois gras que Bénédicte nous a apporté et pour lequel Michel a acheté une bouteille de Sauternes. Nous sommes obligés d'avouer à notre compagnon d'un soir  que nous ne dînons pas tous les jours au foie gras et qu'assez souvent nous finissons le pain et le jambon du déjeuner.

  • CAHORS LASCABANNES

    samedi 15 septembre 2012

     

    Nous nous sommes donné rendez-vous à l'auberge de jeunesse de Cahors pour reconstituer l'équipe de marcheuses. Le groupe évolue. Depuis l'année dernière nous marchons entre adultes. Il y a les deux Bénédicte , l'une de Dijon, l'autre de Vélizy (78); Martine de Salon de Provence et Anne la Montpellieraine et puis notre chauffeur, coursier, bagagiste, comptable, cartographe, Michel. Muriel la champenoise nous rejoindra lundi 17.

    Après le guidage patient de l'agent d'accueil pour trouver l'auberge, nous apprécions son accueil chaleureux  et montons les bagages dans nos chambres. C'est l'occasion de constater qu'il y a eu des oublis dans les bagages. Donc en plus des courses pour le dîner et le repas du lendemain dimanche il nous faut acheter des affaires de toilettes et des chaussures de marche. Heureusement que Cahors est pourvu de ce genre de zone commerciale que d'habitude nous trouvons affreuse et qui aujourd'hui nous semble parfaite. La gentillesse des commerçants nous ravit et du coup nous sommes tout perturbés par l'agressivité d'une cliente qui est furieuse que nous remettions des affaires dans notre caddie alors que nous sommes déjà à la caisse. C'est vrai que nous n'avons pas de liste bien fixe et qu'à 5 il y en a toujours un qui rajoute quelque chose. Cet incident n'entamme pas notre bonne humeur et nous retournons à l'auberge de jeunesse pour préparer une bonne omelette et la déguster dans le jardin qui domine Cahors.

    Nous profitons longtemps de cette soirée et faisons le point sur notre année. C'est la première fois que nous marchons en septembre et il n'a pas été facile de choisir une date qui corresponde à tous nos  calendriers. Pourtant ce temps de marche tombe merveilleusement bien pour beaucoup d'entre nous en particulier pour deux qui ont des souvenirs douloureux à cette époque et qui passeront mieux le cap en étant portées par le groupe et en portant les intentions que nous avons avec nous.

    dimanche 16 septembre 2012

    Nous mettons un peu de temps à nous mettre en route et ce n'est qu'à huit heures et demie que nous nous sommes prêtes à partir. diable01.jpg

    cahors.JPGLe départ de Cahors est faussement engageant. En effet, après avoir franchi le vieux pont de Valentré qui enjambe le Lot et pris quelques photos, nous nous retrouvons au pied d’un escalier abrupt, taillé dans la roche ; certaines des marches font le double d’une normale ! Pour un départ, ça casse bien les jambes et la petite pause faite au sommet n’a rien de superflu. Cependant la vue sur le Lot et la ville vaut bien quelques essoufflements.cahors miroir d'eau P1030460.JPG

    Un pélerin qui souffle avec nous nous raconte la légende de l'architecte du pont, pactisant avec le diable mais réussissant au final  à sauver son âme au prix d'une pierre en haut de la dernière tour qui ne tiendra jamais. Cette légende est immortalisée par une belle sculpture, malheureusement pas très visible du pont.

    Malgré le petit air frisquet du matin (foin des suppositions, l'iphone d'Anne affiche 9°), nous sommes vite réchauffées par la montée.  La suite du chemin est assez plate. Les raidillons de l'Aveyron sont derrière nous.

    labastide.jpgA LABASTIDE MARNHAC nous avons la chance de pouvoir visiter l'Eglise et ses trésors. Elle est d'ordinaire fermée à cause des vols qui ont eu lieu mais, journée du patrimoine oblige, elle est ouverte. En revanche nous n'irons pas visiter l'ancienne école car l'heure tourne et nous devons retrouver Michel pour le déjeuner. Il est d'ailleurs prévu qu'il nous montre les photos qu'il aura pu faire dans la cathédrale de Cahors que nous n'avons pas pu visiter hier. Arrivées à Trigodina nous retrouvons bien Michel mais il nous annoce qu'il n'a pas pu visiter la cathédrale car elle était fermée! Une église fermée un dimanche cela ne nous paraît pas très logique, il n'a peut-être pas essayé toutes les portes.

    Arrivés à LASCABANES, nous sommes ravies d'apprendre qu'un prêtre vient tous les soirs dire la messe pour les pélerins avec lavement de pieds. Las, ce soir justement il a un empêchement. L'Evangile au quotidien diponible  sur nos téléphones nous permet un partage. Le progrès a du bon même sur le chemin!

    Nous profitons des douches parfaitement propres et confortables pour nous délasser et arrivons frais et dispos au dîner. L'hotesse est tout sourire et on dirait que cela ne l'a pas fatiguée le moins du monde de nous préparer cet excellent repas tant elle est disponible pour discuter avec toute la tablée. Plusieurs groupes sont là et nous discutons agréablement avec nos voisins et voisines. Belle ambiance de partage. Chacun voudrait bien la recette du poulet au vinaigre accompagné au boulghour mais avec le sourire et sans jamais dire non, l'hotesse gardera son secret. D'ailleurs le silence se fait pour que nous puissions déguster son crumble pommes framboises.

    lascabanes 1.jpg

    Enfin, lumière éteinte, dans la nuit tombée toute nimbée de lune, après quelques soupirs et retournements de corps perclus, nous nous endormons d'un sommeil serein. Nos rêves sont peuplés de pélerins et de pélerines, de kilomètres avalés, d'heureux pique-niques, de chemin suivi, petite pierre dans la main, avec le voeu que demain, dans un jour dans un an, la peine soit plus légère, l'espoir plus vivant.

  • CAJARC BACH (VAYLATS)

    vendredi 25 février 2011

    le Lot après Cajarc.JPGNous voilà reparties pour notre dernière journée de marche. en effet nous avons décidé de repartir demain matin sans marcher. En effet il nous paraît compliqué de partir après la marche  demain soir et nous appréhendons les bouchons en arrivant un dimanche soir en Région Parisienne (nous les avions complètement oubliés ceux-là). Cela soulagera le dos de Bénédicte qui la fait pas mal souffrir et ses pieds qui s'échauffent.

    Il faut partir tôt car l'étape est longue 27 kilomètres mais d'après la carte, peu de dénivelé. Un dernier regard sur le Lot pendant qu'il ne pleut pas et en route.

    Peu à dire sur cette journée si ce n'est que nous apprécions la gentillesse d'un habitant qui voyant le temps humide, met à notre disposition son garage le temps de notre pique-nique. Et puis nous recevons un appel deu gîte de Bach : Elle a un empêchement et ne peut pas nous accueillir ce soir mais elle a pris contact avec le couvent de Vaylats qui nous accueillera. Il nous suffit d'appeler pour confirmer.

    Cela rallongera notre marche de 3 kilomètres alors que nous avions déjà prévu 27 kilomètres; c'est donc mortes de fatigue que nous arrivons au couvent. Bénédicte finit sur ses chaussettes mais arrive jusqu'au bout à pied. L'autre Bénédicte craque et fait les derniers 200 mètres en voiture.dernière étape à VAylats.JPG

    Le couvent n'est pas encore ouvert et les soeurs mettent juste le chauffage à notre arrivée. C'est dire que les douches ne sont pas trop chaudes et les lits ne sont pas très propres. Une fois les lits aspergés d'insecticide, nos draps installés  par dessus les draps douteux, la douche prise et la prière partagée avec les soeurs, nous sommes installés par soeur Monique (que nous rebaptisons soeur Moustache) dans la salle à manger des visiteurs où une jeune fille nous sert un excellent dîner (lentilles et saucisses mais saucisses maison).

    Samedi 26 février

    Lever tôt pour être à 8 heures aux Laudes puis nous avons un petit déjeuner toujours servi par soeur Moustache et après une photo de groupe nous disons au revoir au chemin jusqu'à l'année prochaine.

  • FIGEAC CAJARC

    jeudi 24 février 2011

    arrivée a cajarc.JPGArrivées à CAJARC il faut traverser le village our trouver l'hôtel "La Peyrade" qui nous accueille car le gîte communal est fermé.

    L'hôtel est moderne et le nouveau propriétaire a fait des appart hôtel. Il nous loue donc un duplex tout neuf, un peu humide car il ne doit pas y avoir de vide sanitaire sous le sol mais c'est spacieux et comme il ne pleut plus nous pourrons ouvrir la porte le temps de nos douches. Puis nous refermons vite car il ne fait pas chaud et les radiateurs électriques sont les bienvenus (sauf à l'étage où Bénédicte nous rejoue la nécessité d'une pièce pas trop chaude pour dormir).